Donner une nouvelle chance à un album datant de 1989 ? Pourquoi pas. Mais lorsqu'il s'agit de « Doolittle » des Pixies, on se calme un peu. Ce second album, très obscur, engendré par le groupe est classé, parait-il, dans les dix meilleurs albums de tous les temps. Pourtant, 15 groupes et 3 remixeurs de la région lilloise ont osé.

D'un côté, il leur a fallu une pointe de culot ou de folie pour donner une nouvelle vie à ces morceaux qui sont des classiques. On pouvait dégager deux manières de s'y prendre :

La première consistait à faire redécouvrir ces morceaux. C'est ce que Marvin Hood a fait, par exemple, en donnant à « Dead » ce côté mutin et malsain qu'un enfant diabolique peut très bien avoir. On peut citer le « Tame » de Green Vaughan . La chanson leur correspondait déjà très bien à la base, ils l'ont magnifié à lui donnant une agressivité précise et jamais grossière. A l'inverse, « Silver » est remanié d'une façon très sereine, voire japonisante par Bobik ou Sacha. Cercueil reprend « Hey » très langoureusement, injectant toute la personnalité du groupe dans ce morceau. Le côté garage insufflé par Bison Bisou à « Number 13 Baby » lui va à merveille. Les autres groupes (Shiko Shiko, Le Duc Factory, Château Brutal, Peru Peru, Ed Wood Jr et Roken Is Dodelijk) suivront le même chemin.

D'autres groupes ont décidés de respecter l’œuvre base tout en la modernisant. « There goes my gun » de We are enfant terrible se retrouve presque inchangé, même si le côté électro me ferait mentir. On trouve un peu plus de recherches dans le « Gouge Away » de Pan Aurora et le mystique « Monkey Gone to Heaven » de Fat Supper.

Les remix n'apportent pas grand chose à l'album. Ce n'est pas trop dans l'esprit, dirait-on. Hubresearch, Marklion et Lepolair nous offre tout de même de la qualité. (Surtout le dernier)

On pourra donc saluer cette belle initiative et surtout ce bel hommage au groupe de Frank Black.

Stephanie